Les saveurs, fragrances, ingrédients, extraits, odeurs…. d’origine chimique ou naturelle, très utilisés dans les secteurs de l’agro-alimentaire ou de la beauté, représentent un marché mondial d’environ 40Md€ et susceptible de croître un rythme moyen de 4% par an sur les prochaines années selon de nombreux experts. Ces derniers s’attendent également à une poursuite du mouvement de concentration compte tenu du besoin croissant d’être capable de fournir des solutions complètes (saveur, odeurs, ingrédients, technologie) aux grands industriels.
Les saveurs et odeurs d’origine chimique ou naturelle, qui sont largement utilisées par les industriels de l’agro-alimentaire ou de la beauté, représentent un marché mondial de 40Md€. Il est à peu près équitablement réparti entre le segment de de la nutrition, dominé par la zone Asie Pacifique (31% du marché de l’agro-alimentaire/boisson) et celui des parfums et de la beauté (avec un poids assez similaire de l’Asie Pacifique).
De nombreux experts s’accordent sur les perspectives de croissance de ce segment qui a connu une seule année négative sur les 15 dernières. En 2020, les ventes de saveurs ont baissé d’un peu plus de 2% en volume (hausse de 4% pour les odeurs) mais les progressions ont été comprises entre +2% et 8% depuis 2009. JP Morgan s’attend pour sa part à une croissance de 4% sur les prochaines années dont +2 à 3% d’effet volume, tiré principalement par les pays émergents.
Ce marché se caractérise par la présence de 4 géants industriels (Givaudan, IFF, DSM/Firmenich et Symrise) qui, en cumul, représentent près de 50% du marché. Ces acteurs se caractérisent par des politiques d’innovation très importantes qui se traduisent par des budgets de R&D représentant entre 5 et 8% du CA. Toutefois, quelques petites capitalisations sont également présentes sur ce marché comme le français Robertet (spécialiste des extraits et essences naturels avec un CA de 740M€ et marge d’Ebitda de 18%) ou l’anglais Treatt (150M£ de CA, marge d’Ebitda de 29%).
DE NOUVEAUX SEGMENTS TIRENT LA CROISSANCE DU MARCHÉ
Dans l’univers des saveurs, de nouveaux segments tirent la croissance du secteur comme, par exemple, les aliments et compléments alimentaires pour animaux domestiques, les boissons énergisantes ou les aliments à base de plantes. Le segment des saveurs va également profiter de mégatendances concernant la nutrition saine et soucieuse de l’environnement ou encore l’humanisation des animaux de compagnie.
JP Morgan estime par exemple à 7% en valeur (+4% en volume) la croissance des aliments pour animaux domestiques sur les prochaines années qui vont intégrer de plus en plus de composants sur :
- L’attractivité des aliments (palatability en anglais) en termes d’odeur, de gout et de texture ;
- La nutrition avec comme objectif d’améliorer les caractéristiques nutritionnelles des produits ;
- La durabilité des produits pour étendre la conservation des qualités intrinsèques sur la durée.
La nourriture à base de plante aurait des perspectives de croissance encore plus forte selon l’irlandais Kerry Group qui envisage un CAGR de 12% sur 2021/2026, porté par le désir des consommateurs d’utiliser des ingrédients de plus en plus naturels.
UNE POURSUITE DE LA CONCENTRATION DU SECTEUR EST PROBABLE
Le secteur a connu une importante vague de concentration ces dernières années avec notamment des « méga-fusions » comme celle entre IFF et Dupont finalisée en 2021 (CA 2022 de 12Md$) ou plus récemment celle entre DSM et Firmenich en 2022 (CA de plus de 11Md€). Givaudan et Symrise ont également mené de nombreuses opérations de croissance externe depuis 20 ansmais sur des cibles de moindre importance à ce stade.
HISTORIQUE M&A DANS LE SECTEUR DES ARÔMES ET DES PARFUMS (UNIQUEMENT LES OPÉRATIONS PLUS IMPORTANTES)
Si la recherche de synergies a régulièrement motivé ces mouvements de concentration, la volonté de ces groupes de pouvoir proposer un modèle intégré explique aussi ces opérations. De plus en plus d’acteurs sont en effet tentés d’offrir des produits combinant leurs savoir-faire en saveurs et odeurs avec des caractéristiques nutritionnelles, fonctionnelles et des spécialités en bioscience pour fournir une offre complète aux clients finaux (vs uniquement des ingrédients). On retrouve par exemple cet objectif dans le rapprochement entre l’allemand Symrise et Swedencare, groupe suédois spécialisé dans les produits de santé pour animaux de compagnie.
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