Nos convictions pour les trois prochains mois
En collaboration avec Pictet Asset Management
Les derniers chiffres de l’inflation laissent peu de répit. Certaines banques craquent pour de bon. Et la reprise tant célébrée s’avère très fragile et fait craindre des déceptions sur les marchés d’actions.
Seuls les marchés émergents laissent entrevoir de bonnes surprises.
Hypo-activité
L’inflation baisse, la Réserve fédérale peut se reposer. Désormais, c’est aux banques américaines de finir le travail, en prêtant moins. Ce qu’elles font, mais peut-être un peu trop vite. Pourquoi ? Leurs clients ont retiré des masses gargantuesques de dépôts pour souscrire à des fonds monétaires, plus rémunérateurs. Plusieurs banques américaines, fringantes il y a seulement deux mois, sont au tapis. Les enquêtes auprès des banques dévoilent une grande prudence. Les dépôts fondent, les taux d’emprunt sur le monétaire s’envolent, l’économie ralentit, il devient clair qu’un hiver se prépare sur le crédit. Et nos cigales de fonction, les ménages américains, ont moins envie d’emprunter.
Des conséquences sur les taux
Pas de contagion, mais des conséquences. Cette crise nous apprend au moins une chose. La Réserve fédérale américaine devra se montrer plus prudente dans son resserrement si elle veut éviter une crise économique ou financière. Désormais, l’institution sera réticente à remonter ses taux directeurs très au-dessus de 5%.
En conséquence, la possibilité d’une forte hausse des taux obligataires s’estompe. Certes, nous pourrions assister à une prise de bénéfices temporaire sur le récent rallye obligataire, pourquoi pas, mais une chute drastique des obligations depuis ces niveaux nous semble particulièrement improbable. 2023 ne ressemblera pas à 2022.
Au contraire, nous pensons que les obligations, déjà soutenues par la baisse de l’inflation, restent intéressantes pour les investisseurs : du rendement, et des pertes en capital limitées.
La valeur de la croissance
Les valeurs de croissance ont ainsi le champ libre pour exprimer leurs talents. L’année 2022 a vu ces entreprises publier bien souvent une excellente croissance bénéficiaire. Pour autant, leurs actions ont été délaissées en raison de la hausse des taux longs. Pour nous, les contraintes pesant sur la Fed rendent un bis repetita de 2022 très improbable.
Au contraire, les investisseurs seront à la recherche de croissance bénéficiaire. Et celle-ci sera rare. D’une part, le rythme de croissance économique est déjà plutôt faible. D’autre part, la crise poussera les banques, déjà prudentes, à plus de prudence : aucune envie d’exposer son bilan si les investisseurs sont devenus si frileux. Moins de crédit, ce sera moins encore de croissance économique et donc moins de croissance bénéficiaire. Les valeurs de croissance auront donc tout loisir de séduire les investisseurs par leurs résultats.
Les thèmes de la sécurité, des énergies propres, de la robotique, des biotechnologies devraient donc rester soutenus en 2023.
Actions chinoises : nous restons positifs
Les nouvelles économiques chinoises sont plutôt bonnes. Certes, la reprise de la consommation déçoit. Mais pour nous, l’accumulation récente d’une épargne pléthorique et l’envie de consommer après des confinements si restrictifs et si longs devraient l’emporter : la consommation chinoise va accélérer dans les prochains mois. Du côté des entreprises, les indicateurs avancés sont excellents. Les enquêtes ont fortement rebondi, présageant d’une reprise économique solide. Enfin, les dernières données sur l’immobilier sont encourageantes : les espaces vendus ont fortement rebondi. En conséquence, les perspectives de croissance bénéficiaire s’améliorent et les analystes révisent à la hausse.
Les échanges diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine sont hélas glaciaux. C’est la raison pour laquelle, malgré l’amélioration de l’environnement économique, les actions chinoises souffrent. Mais nous pensons que les deux pays ont toutes les raisons de continuer leurs échanges commerciaux. Les discours continueront de montrer de la défiance, mais les idées agitées par certains analystes, d’une guerre froide ou même d’un conflit militaire, nous semble hautement suspectes. Nous conservons notre surpondération.
L’essentiel à retenir
- Préférence pour les actions chinoises
- Les valeurs de croissance en vedette
- Les marchés obligataires resteront soutenus