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César Pérez Ruiz, Chief Investment Officer et responsable des investissements Pictet Wealth Management.

La récente mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas réservé de surprise. Le FMI a souligné les risques que font peser sur la croissance mondiale le resserrement monétaire et la désinflation, mais son économiste en chef a assuré que la situation n’était pas comparable à celle de 2008. De fait, les marchés ont abaissé la semaine dernière leurs anticipations d’assouplissement monétaire de la part de la Réserve fédérale. Au vu de l’inflation de base de mars et de signes indiquant que les tensions dans le secteur bancaire américain s’atténuaient (pour l’instant), ils envisagent désormais une dernière hausse des taux de la Fed début mai.

L’apaisement des tensions bancaires a permis une réduction des emprunts des banques auprès de la Fed pour la troisième semaine consécutive. Il convient de noter que les membres de la Fed souhaitent majoritairement une nouvelle hausse des taux de 25 pb en mai, sauf resserrement plus marqué des conditions de crédit. La décision dépendra du choix de privilégier les indicateurs concrets, solides mais en retard, ou la détérioration des indicateurs avancés – resserrement des conditions de crédit et hausse des demandes d’allocations chômage. Notre scénario de base post- SVB table sur une pause de la Fed, mais une hausse des taux de 25 pb début mai pourrait clôturer le cycle actuel, sachant que nous anticipons une récession aux Etats-Unis au second semestre. Malgré ce risque de récession, il semble peu probable que la Fed baisse ses taux cette année, car l’inflation de base devrait rester supérieure à son objectif. Dans un contexte de valorisations élevées, le retrait du soutien de la Fed et le risque de récession incitent à la prudence vis-à-vis des actions américaines. En Europe, les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) continuent de plaider en faveur d’une hausse des taux. Les «faucons» refusent d’exclure une hausse de 50 pb le mois prochain, mais une hausse de 25 pb en mai, suivie d’un relèvement de la même ampleur en juin, demeure le scénario le plus probable. En ce début de saison de publication des résultats du premier trimestre, la bonne performance des actions continue de défier les fondamentaux. Le Stoxx Europe 600 a surperformé le S&P 500 la semaine dernière – comme depuis le début de l’année –, ce qui confirme notre positionnement. Les grandes banques américaines, notamment JP Morgan, ont publié d’excellents résultats, mais les comptes des petites banques régionales, pas forcément logées à la même enseigne, seront particulièrement surveillés. Nous vivons dans un monde où «le gagnant rafle la mise». Dans l’ensemble, les ventes devraient bien se tenir au premier trimestre. Nous pourrions assister à de nouvelles révisions à la baisse des bénéfices et des marges, mais les révisions passées minimisent le risque de surprise.

Sur le front géopolitique, les fuites de renseignements du Pentagone suggèrent que les Etats-Unis se résignent à un enlisement du conflit ukrainien. Par ailleurs, les commentaires du président français Emmanuel Macron sur la nécessité d’une autonomie stratégique européenne vis-à-vis de la Chine ont été mal accueillis, tandis que Pékin ripostait aux sanctions commerciales américaines en lançant une enquête visant le fabricant de puces américain Micron, qui réalise 16% de son activité en Chine. De son côté, l’Allemagne a fermé ses trois dernières centrales nucléaires samedi, renforçant les inquiétudes sur l’approvisionnement énergétique du pays – voire de l’Europe.

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