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Virginie Maisonneuve, directrice mondiale des investissements actions chez Allianz Global Investors

La Chine est désormais entrée dans une nouvelle phase de transformation, qui combine prospérité économique et « soft power ». Les investisseurs doivent se concentrer sur les priorités stratégiques du pays pour identifier les opportunités pour le long terme.

La réouverture de la Chine et les perspectives de rebond économique réveillent l’intérêt des investisseurs. Deuxième marché d’actions au monde derrière les Etats-Unis, la Chine offre, avec plus de 6.000 valeurs cotées, un univers bien plus large et plus profond que ne le pensent les investisseurs, et très diversifié sectoriellement. Les actions chinoises sont une classe d’actifs à part entière, qui plus est diversifiante au sein d’un portefeuille global puisque leur corrélation historique avec les actions internationales est faible. Pour investir sur cette classe d’actifs, et ce dans une perspective de long terme en raison de sa volatilité, la compréhension du contexte au sens large – notamment les facteurs qui déterminent la politique intérieure, dans le cadre d’une organisation politique complexe et à multiples niveaux – s’avère cruciale pour la Chine, peut-être plus d’ailleurs que pour tout autre pays. Cette compréhension permettra aux investisseurs de savoir où et comment les priorités stratégiques du pays se transformeront en opportunités.

De fait, après deux grandes phases de transformation, c’est-à-dire son entrée dans l’OMC puis son avènement en tant que 2è économie mondiale devant le Japon, la Chine est dans la phase 3 où elle s’efforce de préserver sa prospérité économique tout en développant un “soft power”. Désormais, la Chine entend exercer une influence sur la scène globale, résoudre ses problèmes sociaux internes et prendre le leadership technologique mondial. A cet égard, l’affrontement géopolitique et commercial avec les États-Unis peut être qualifié de course « darwinienne » au leadership digital, où la combinaison de vastes quantités de données disponibles et de l’intelligence artificielle créera de nouvelles sources de pouvoir. Consciente que le contrôle des données est synonyme de toute-puissance, la Chine va créer un Bureau national des données, chargé de gérer et de promouvoir l’économie numérique, tout en créant les infrastructures nécessaires à son développement. Par ailleurs, la Chine a progressivement délaissé la production manufacturière à bas coûts au profit des secteurs de haute technologie essentiels à sa croissance, à la réussite du concept de « prospérité commune » mais aussi à son désir d’autosuffisance et de sécurité nationale. La Chine va donc probablement poursuivre dans sa propre voie de développement hybride, qui vise à la rendre autosuffisante tout en faisant d’elle l’un des tout premiers leaders dans le domaine des technologies de pointe.

Les investisseurs doivent donc penser au-delà de l’amélioration des perspectives à court terme, portées par l’assouplissement de la politique « zéro Covid » et les mesures visant à atténuer les difficultés de financement dans le secteur immobilier. La modernisation de l’industrie manufacturière avec une utilisation accrue de la robotique, la course au leadership technologique ainsi que la recherche d’autosuffisance offrent de nombreuses opportunités aux investisseurs actifs de long terme. Ces priorités stratégiques pourraient profiter à des secteurs tels que les logiciels, la santé et les semi-conducteurs. Les objectifs de la Chine en matière d’émissions de carbone devraient aussi bénéficier aux entreprises positionnées sur les énergies renouvelables et la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques.

Il faut toutefois surveiller les risques. Les tensions géopolitiques et la course au leadership technologique mondial entre la Chine et les Etats-Unis continueront à être sources de volatilité, mais pas uniquement pour le marché d’actions chinois. A moyen terme, la question de la succession du président Xi Jinping, et donc l’enjeu de la transformation, dans la stabilité, de l’appareil politique chinois, pourra également générer des incertitudes pour les investisseurs, et donc de la volatilité.

Pour capitaliser sur le potentiel d’appréciation de l’ensemble du 2è marché boursier au monde, Allianz propose, depuis fin 2017, la stratégie Allianz All China Equity. Avec une part couverte en euros lancée en 2019, cette stratégie offre en effet un accès global aux marchés d’actions chinois, c’est-à-dire « onshore » (actions A) et « offshore » (actions H et ADR), en se concentrant principalement sur les places de Shanghai, Shenzhen, Hong Kong et les ADR cotés aux États-Unis. L’univers d’investissement est vaste, puisqu’il comprend plus de 6.000 sociétés dont la capitalisation boursière, de quelques 16.000 milliards de dollars, est presque deux fois supérieure à celle de la zone euro. Profond, dynamique et diversifié, cet univers continue de s’étendre à mesure que les entreprises chinoises font appel aux marchés des capitaux pour financer leurs besoins de croissance futurs. Les marchés d’actions onshore et offshore présentent des profils complémentaires pour participer à l’évolution de la croissance chinoise et capter les tendances structurelles de la deuxième économie mondiale. Investir dans un portefeuille unique couvrant l’ensemble de l’univers des actions chinoises constitue une approche plus efficace et plus diversifiante que des allocations séparées sur les actions A et sur les actions H. ​

Allianz Global Investors bénéficie d’une expertise historique de 30 ans sur les actions chinoises. Celle sur les actions A est éprouvée depuis 2005.

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