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César Pérez Ruiz, Chief Investment Officer Pictet Wealth Management.

La semaine dernière, quatre grandes banques centrales ont relevé leurs taux de 50 pb comme anticipé. Unanimes pour estimer que la lutte contre l’inflation prendrait du temps, elles ont laissé apparaître des nuances dans leur communication, ce qui a suscité des réactions diverses. Au Royaume-Uni, les marchés se sont concentrés sur l’impact récessif de la hausse du taux d’escompte à 3,5% et sur la perspective de futures hausses, tandis que les marchés suisses étaient déçus que la Banque nationale suisse – qui a relevé son taux directeur à 1% – se refuse à écarter la possibilité d’utiliser la devise pour contrer l’inflation importée. Aux Etats-Unis, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a averti que la récente hausse des marchés entraînait un assouplissement des conditions financières contraire à l’objectif de la Fed de freiner l’inflation, tout en exprimant son inquiétude quant à l’étroitesse du marché du travail. Les responsables de la Fed ont relevé à 5,1% leur prévision pour le taux terminal des Fed Funds. La véritable surprise est venue du ton résolument agressif de la Banque centrale européenne (BCE), pour qui la «nette révision à la hausse» des projections d’inflation justifie largement de nouvelles hausses de taux importantes en début d’année prochaine. La BCE a en outre annoncé que le resserrement quantitatif commencerait en mars, à raison de 15 milliards d’euros par mois dans un premier temps.

Les marchés obligataires ont réagi en ordre dispersé aux dernières hausses de taux. Les bons du Trésor américain se sont redressés, mais les obligations européennes ont reculé – notamment les Bunds. L’important programme d’émission de l’Allemagne pour l’année prochaine a amené les investisseurs à douter de leur statut de «valeur refuge». Nous surpondérons la duration des obligations américaines et sous-pondérons les obligations européennes périphériques, la convergence entre les rendements des emprunts d’Etat américains et européens étant l’un de nos principaux thèmes d’investissement pour 2023.

Les banques centrales ont réaffirmé leur engagement à combattre l’inflation, malgré des données indiquant un nouvel affaiblissement de la dynamique de croissance. Les ventes de détail ont faibli aux Etats-Unis en novembre, tandis que l’activité continue de se contracter en Europe malgré un indice des directeurs d’achat meilleur qu’anticipé ce mois-ci. En Chine, les chiffres des ventes de détail, des investissements en immobilisations et de la production industrielle sont tous ressortis inférieurs aux attentes en novembre, tandis que le taux de chômage dans les 31 villes principales passait de 6% à 6,7%. Le covid se répand très rapidement dans les grandes villes chinoises, perturbant la vie quotidienne et l’activité économique après la «réouverture». Au Japon, la dernière enquête Tankan montre que les anticipations d’inflation progressent, ce qui conforte notre opinion selon laquelle la Banque du Japon devra ajuster le contrôle de la courbe des taux. Par ailleurs, l’enquête NFIB sur l’optimisme des entreprises a montré que le nombre de celles qui prévoyaient d’augmenter leurs stocks avait atteint un plancher de six ans. Cela n’est pas de bon augure pour les chiffres d’affaires en 2023 et nous pensons que les anticipations de bénéfices doivent encore être abaissées. Notre portefeuille sous-pondère les actions. Aux Pays-Bas, le projet du gouvernement de fermer quelque 3000 exploitations agricoles pour respecter les exigences environnementales de l’UE montre à quel point la transition écologique sera coûteuse. Félicitations à l’Argentine pour sa victoire éclatante en Coupe du monde.

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