Les points de fragilité du marché sont nombreux : faiblesse des volumes qui induit des niveaux élevés de volatilité, volonté des investisseurs institutionnels de limiter leur exposition aux actifs en dollar, arrêt des rachats d’actions aux États-Unis du fait de la saison des résultats, tensions sur le marché du crédit américain, en particulier sur les CLOs etc.
Mais il y a pire : les fonds spéculatifs américains vendent non seulement des actions américaines mais aussi des actions européennes pour se porter sur l’or, qui reste proche de son point haut historique à 3245 dollars l’once, le franc suisse et à la surprise générale l’euro qui devient une valeur refuge. Il y a une fuite du marché des actions qui est totalement inhabituelle. Pendant les crises précédentes, les investisseurs trouvaient toujours où se cacher sur les actions en attendant que la tempête passe. Ce n’est désormais plus le cas.
La baisse des taux de la Banque Centrale Européenne attendue demain ne devrait pas être un sujet de soulagement. Elle est déjà intégrée dans les prix. Il est toutefois probable que la banque centrale s’inquiète du niveau de l’euro. La paire EUR/USD a gagné près de 10% depuis le début d’année. Elle pourrait continuer sur sa lancée. Le marché des options prévoit une cible à 1,20 – c’est un seuil de vulnérabilité pour l’économie européenne qui entraîne une baisse de la compétitivité-prix.
Il y a donc peu de raisons de réjouir en bourse, pour le moment. Le maître-mot est la prudence.
L’incertitude tire le dollar vers le bas