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Lorsque l’on a décidé de fairer gérer son portefeuille en gestion discrétionnaire, il convient de ne pas s’endormir dessus. Refaire le point régulièrement avec son gestionnaire est un acte de saine gestion. Par un mandat de gestion discrétionnaire, un investisseur confie à sa banque le mandat de gérer son portefeuille conformément à des directives générales et à son profil de risque. Dans le cadre d’une telle gestion, l’investisseur n’intervient pas dans les décisions relatives à la gestion de ce portefeuille.

Cependant, ce mandat de gestion ne doit pas exclure une certaine vigilance. En effet, une fois que le niveau de risque et l’allocation d’actifs qui y correspond ont été définis, le client doit veiller, tout au long de la période du mandat, à ce que cette allocation soit respectée.

Cette attention doit être portée au niveau du type de produits qui sont placés dans le portefeuille. A quoi le détenteur d’un portefeuille en gestion discrétionnaire doit-il être attentif ?

Quelques points à surveiller

  • Les actifs en portefeuille doivent être analysés face au risque accepté. L’allocation a-t-elle évolué ? En raison de la hausse ou de la baisse de certains postes, le portefeuille peut devenir déséquilibré et ne plus refléter ses objectifs originaux. Il devrait donc être « rééquilibré ».  Cela devrait, idéalement, être fait au moins deux fois par an.
  • Analyser le contenu de la poche obligataire. Cette poche ne doit pas être exclusivement composée d’obligations gouvernementales. Dans la poche des obligations d’entreprises (corporate), il convient aussi d’être particulièrement attentifs. En effet, dans cette poche obligataire, certains produits peuvent apparaître comme des obligations « corporate » classiques alors qu’ils représentent des produits qui font appel à des produits dérivés ou qui s’apparentent à un risque actions en raison de leur particularité. C’est ainsi que l’on peut trouver, dans certains portefeuilles, des titres avec un débiteur apparent de qualité et qui sont, en réalité, des produits hybrides qui représentent un risque sur d’autres débiteurs ou un risque plus élevé qu’une obligation corporate classique. Certaines obligations peuvent aussi avoir un rating inférieur à celui des ratings admis dans le portefeuille obligataire classique et neutre.
  • Certaines obligations subordonnées, hybrides, convertibles ou reverse convertibles sont enregistrées dans la poche obligataire du portefeuille mais ont, en réalité un risque qui ne correspond pas à cette classe d’actifs.

Comment s’y retrouver ? Il arrive qu’aucun élément ne permette de réaliser la présence de ces produits structurés de type produits dérivés, credit linked, CDO’s. Il y a parfois un manque de transparence dans les rapports de gestion ou dans les fiches produits.

  • Quelques termes doivent inciter à une plus grande prudence dans les portefeuilles. Les obligations reverse convertibles présentent un très grand risque car la décision de convertir en actions revient au seul émetteur de l’obligation. Ces obligations peuvent en outre être associées à des barrières activantes qui rendent le produit encore plus complexe. Les termes CDO, EMTN (pour Medium Terme Notes), perpetual, subordonné ou hybride doivent donner lieu à une demande d’explications au gestionnaire et l’investisseur peut toujours demander les prospectus d’émission des produits en cas de doute. Le prospectus sera toujours privilégié à la fiche commerciale moins détaillée.
  • Les investisseurs seront également attentifs à la structure de coûts de leur portefeuille. En-dehors des frais de gestion, un ensemble de frais sont également comptabilisés et il y a lieu d’y être attentifs et de demander le détail des frais.
  • La question relative à la rotation du portefeuille devra également être abordée. Plus un portefeuille « tourne », plus les frais de courtage sont importants. Certains postes ou certains types de gestion ne demandent pas une rotation importante. Si votre gestionnaire vous a dit pratiquer une gestion « buy and hold », la rotation du portefeuille devra être faible.
  • Les performances sont également essentielles. Il ne faut pas uniquement se focaliser sur les performances en tant que telles mais il faut regarder comment les postes du portefeuille évoluent en fonction de leurs indices de référence. Si un indice boursier est pris comme référence pour une sicav de capitalisation, il sera opportun de demander si l’indice de référence est un indice « dividendes réinvestis » ou non.
I.de.L

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