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Valentin Vigier, Analyste ISR, La Financière de l’Échiquier.

Chaque jour, l’équivalent de 500 conteneurs de déchets plastiques sont déversés en Méditerranée, au bord de laquelle se tiendra cet été la 3e conférence des Nations unies dédiée à l’océan. Le développement d’une économie bleue durable et la préservation de la biodiversité marine seront au cœur de ce sommet organisé à Nice et à Monaco. Des enjeux collectifs dont s’est saisi la gestion d’actifs, qui sélectionne et accompagne des entreprises développant des solutions innovantes en faveur de la protection de la biodiversité marine notamment.

Menaces sur l’Océan

La Méditerranée n’est pas la seule. A l’échelle planétaire, les plastiques représentent 85% du total des déchets marins [1]. La quantité de déchets plastiques dispersés dans les eaux est estimée à près de 200 millions de tonnes [2], formant un 7e continent. La dégradation en microplastiques de cette pollution la rend omniprésente. Ses conséquences impactent également notre santé. Selon une étude du WWF, nous ingérons près de 5 grammes de plastique par semaine, soit l’équivalent d’une carte bancaire [2].

Des solutions à la source

La réponse à ce défi passera nécessairement par un accord coordonnant les actions à l’échelle planétaire. Des entreprises et des institutions financières, dont LFDE et LBP AM, s’engagent dans des coalitions à l’instar du Business Call for a UN Treaty on Plastic Pollution, afin d’inciter les gouvernements à adopter un traité mondial contre la pollution plastique. La 6e session internationale de négociations s’ouvrira en août à Genève.

Investisseurs à impact, nous sommes convaincus du rôle clé des entreprises dans le développement de solutions préservant nos écosystèmes. Nous accompagnons notamment des entreprises positionnées à la source, pourvoyeuses de solutions permettant de prévenir la mauvaise gestion des déchets. L’une d’elle consiste à agir sur la composition des emballages, pour les rendre biodégradables, ainsi que sur le recyclage. Le groupe suisse SIG, qui conçoit des solutions durables d’emballage alimentaire – près de 57 milliards d’emballages produits en 2024 –, est ainsi à ce jour le seul acteur au monde à pouvoir substituer la feuille d’aluminium de ses emballages, les rendant plus recyclables. Ce procédé réduit la pression des déchets sur la biodiversité notamment marine. Autre pionnier, Tomra Systems qui conçoit et exploite des systèmes de récupération et de recyclage d’emballages. L’économie circulaire est au cœur du business model de cette entreprise norvégienne qui offre des solutions pour la collecte, le tri et le recyclage des déchets, des minéraux ou pour l’industrie agroalimentaire. Autant d’actions qui contribuent à la préservation de la biodiversité en réduisant la pollution marine.

5e économie mondiale

Si les solutions existent, les financements doivent être multipliés. L’Objectif de Développement Durable (ODD) 14 Vie aquatique, dédié à la protection des écosystèmes marins, est aujourd’hui le moins financé des 17 ODD des Nations unies. Certains de ses objectifs, notamment ceux de la cible 14.1 qui vise à prévenir et réduire la pollution marine, sont des enjeux dont se sont saisis des gérants d’actifs et des entreprises qui développent des solutions de traitement de l’eau, notamment des eaux usées, ou de gestion des eaux de ballast permettant de limiter les espèces invasives. La valeur économique des océans est estimée par l’OCDE à 3 000 milliards de dollars d’ici 2030, ce qui en fera la 5e économie mondiale. Leur préservation et le développement d’une économie bleue durable est un enjeu d’avenir aux multiples facettes.

[1] ONU, 2021
[2] No Plastic in Nature: Assessing Plastic Ingestion from Nature to People, WWF et l’Université de Newcastle, 2019

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