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Après la «Green card», la «Gold card»

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

Le recul de la confiance des consommateurs et la hausse des demandes d’allocations chômage ont plombé les actions et les rendements souverains américains, au cours d’une semaine agitée qui s’est terminée par une réunion sous haute tension dans le bureau ovale. Le S&P 500[i] a chuté de 1% (en dollars), les titres des semi-conducteurs perdant 7%, alors que les résultats du principal fabricant de puces IA décevaient quelque peu. Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont baissé à 4,2% en raison d’indicateurs macroéconomiques frustrants. Sur le front budgétaire, la Chambre des représentants a adopté par 217 voix contre 215 une résolution prévoyant des milliards de dollars de coupes dans les impôts et les dépenses. Déterminé à réduire le déficit de l’Etat fédéral, le président Trump a en outre annoncé la création de visas «Gold card» à 5 millions de dollars, arguant que leurs acquéreurs créeraient des emplois. Il a aussi déclaré que les droits de douane de 25% ciblant les produits mexicains et canadiens entreraient en vigueur le 4 mars, parallèlement à une taxe supplémentaire de 10% visant les produits chinois. Les actions chinoises ont mal réagi à la révision par les autorités américaines du statut des VIE (variable interest entities), qui permettent aux investisseurs étrangers d’acquérir des parts dans des entreprises chinoises. Les valeurs technologiques chinoises ont abandonné 5%. Les indicateurs économiques ont affecté les «paris Trump», des centaines de milliards de dollars ayant été effacés des marchés mondiaux des crypto-monnaies ces dernières semaines. De son côté, l’indice Stoxx Europe 600[ii] a gagné 0,6% (en euros).

La probabilité d’une récession américaine a augmenté pour la première fois depuis la fin 2022, ce qui confère une importance particulière aux chiffres de l’ISM manufacturier et de l’emploi attendus cette semaine. Les actions américaines se tiennent toujours bien, mais un rééquilibrage des performances au-delà de la technologie et des Etats-Unis se profile. Nous sommes confiants dans les actions européennes, qui bénéficieront d’une stabilité politique accrue en France et en Allemagne. La probabilité d’une augmentation des dépenses en matière de défense est également positive pour la région. La BCE devrait abaisser ses taux de 25 pb cette semaine. Le ton adopté par Donald Trump vendredi dernier a clairement indiqué que la protection américaine n’était plus garantie pour aucun pays. La menace que constituent les droits de douane américains suscite également des inquiétudes quant aux décisions des entreprises. Une mégacapitalisation américaine a ainsi décidé de créer 20 000 emplois aux Etats-Unis pour protéger ses activités. Les rendements souverains chinois ont progressé à l’annonce d’un plan de relance qui prévoit d’injecter 55 milliards de dollars dans les banques. Nous sommes négatifs vis-à-vis des obligations d’Etat chinoises. En revanche, le segment des fusions-acquisitions incite à l’optimisme: un investisseur néerlandais vient d’annoncer l’acquisition d’un groupe européen de livraison de produits alimentaires pour 4,1 milliards d’euros.

[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 18,4%; 2021, 28,7%; 2022, -18,1%; 2023, 26,3%; 2024, 25%.

[ii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, STOXX Europe 600 (rendement net sur 12 mois en euros): 2020, -1,5%; 2021, 25,5%; 2022, -10,1%; 2023, 16,5%; 2024, 9,5%.

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