Le momentum est clairement du côté européen. Les bonnes nouvelles s’accumulent. L’inflation continue de ralentir à 2,4% sur un an en zone euro tandis que le secteur manufacturier français se redresse fortement. La perspective d’une hausse des dépenses militaires en Europe génère aussi beaucoup d’optimisme. Seul petit bémol : les taux de rendement sur le marché obligataire se tendent. Hier, le taux à 10 ans de l’Allemagne a dépassé 2,5% pour la première depuis février 2021. Pour l’instant, ces tensions sur l’obligataire n’ont aucun impact sur les actions.
Prudence toutefois concernant les espoirs suscités par « l’économie de guerre ». C’est l’expression à la mode du moment. Il y a eu des efforts. Depuis 2022, l’UE a accru de 100 milliards d’euros ses dépenses militaires. Mais nous sommes loin du compte. Seuls cinq pays de l’UE consacrent plus de 2% de leur PIB à la défense, comme l’exige en principale l’OTAN à ses pays membres, tandis que les États-Unis ont un budget militaire de 3,4% du PIB.
Pire, l’UE n’a pas aujourd’hui les capacités de production pour développer rapidement une industrie de défense. La guerre en Ukraine a montré que nous sommes incapables de détecter les insuffisances de matériel et d’ordonner aux sociétés privées de répondre aux commandes publiques – un problème qui a été résolu par les Américains dès 1950 avec Le Defense Production Act.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 03 mars 2025