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Première salve de droits de douane

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

Jugé sans grand effet sur la position attentiste de la Fed, le rapport mitigé de janvier concernant l’emploi aux Etats-Unis a eu peu d’impact sur le S&P 500[i], qui a reculé de 0,23% (en dollars). Si les initiatives de Donald Trump sont à prendre avec précaution, le report des droits de douane visant le Mexique et le Canada a apporté un certain soulagement. Les inquiétudes concernant les dépenses en matière d’intelligence artificielle se sont quant à elles dissipées malgré les prévisions décevantes de certains géants de la technologie. Le Stoxx Euro 600[ii] a encore surperformé le S&P 500, progressant de 0,6% (en euros) grâce à la faiblesse de l’euro et aux perspectives d’un nouvel assouplissement monétaire, alors que l’Europe semble épargnée par les droits de douane américains. Les rendements des obligations d’Etat européennes ont en revanche chuté la semaine dernière, à l’inverse des rendements des bons du Trésor américain à court terme, soutenus par la hausse des anticipations d’inflation. Les craintes d’une guerre commerciale imminente se sont estompées, mais l’or a continué d’augmenter, en partie grâce aux achats physiques des investisseurs américains. Au Japon, l’évolution des salaires, qui laisse présager de nouvelles hausses de taux de la part de la BoJ, a fait reculer le dollar de 3% par rapport au yen.

Les droits de douane chinois frappant des produits américains d’une valeur de USD 14 milliards sont entrés en vigueur lundi, à la suite de la décision de Donald Trump de taxer à hauteur de 25% l’ensemble des importations d’acier et d’aluminium. Si les mesures visant le Mexique et le Canada relèvent davantage d’une guerre contre le trafic de drogue que d’une guerre commerciale, les droits de douane pèsent sur la rentabilité des entreprises et menacent la persistance de l’exceptionnalisme technologique des Etats-Unis. Donald Trump prévoit néanmoins d’imposer des «droits de douane réciproques» à de nombreux pays dans les jours à venir. L’incertitude qui en résulte a contribué à soutenir le dollar et l’or. Dans ce contexte, nous apprécions l’or pour son rôle de valeur refuge. Les performances du S&P 500 se sont avérées solides jusqu’à présent, mais la contribution des «sept magnifiques» à la croissance de l’indice devrait ralentir. Les banques américaines – qui devraient bénéficier de la déréglementation – ont surperformé, tandis que leurs homologues européennes ont également affiché de bons résultats. L’élargissement du marché qui se dessine devrait bénéficier aux gérants actifs. Les propos de Scott Bessent traduisent la volonté de Donald Trump d’abaisser le rendement des obligations du Trésor à 10 ans pour soulager le budget fédéral, ce qui aura un impact sur le coût des prêts hypothécaires. Le rapport sur l’emploi de vendredi dernier ayant fait état d’une forte hausse des salaires, la Fed devrait rester attentiste.En cas de maintien des droits de douane au détriment de la croissance, les baisses de taux pourraient reprendre plus tard dans l’année ou en 2026.Cette semaine, nous surveillerons de près l’IPC et l’IPP américains.

[i] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, S&P 500 Composite (rendement net sur 12 mois en dollars): 2020, 18,4%; 2021, 28,7%; 2022, -18,1%; 2023, 26,3%; 2024, 25%.

[ii] Source: Pictet WM AA&MR, Thomson Reuters. Performances passées, STOXX Europe 600 (rendement net sur 12 mois en euros): 2020, -1,5%; 2021, 25,5%; 2022, – 10,1%; 2023, 16,5%; 2024, 9,5%.

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