« Une thématique qui prend son envol »
Les projets liés à l’exploration spatiale se sont multipliés ces dernières années dans la foulée du succès rencontré (notamment) par Space X.
Echiquier Space est une stratégie originale lancée il y a trois ans par La Financière de l’Échiquier, qui s’intéresse aux perspectives du secteur privé lié au développement de l’exploration spatiale. Le secteur est foisonnant, avec de nombreuses introductions en bourse et levées de fonds en non coté qui se sont produites ces dernières années (52 milliards d’euros entre 2020 et 2023). Les groupes exposés purement sur ce segment sont encore souvent déficitaires, ce qui explique la baisse du fonds lors de la correction du secteur technologique en 2022.
Cette stratégie a toutefois fortement rebondi durant les deux dernières années, avec notamment une progression de 67% depuis le début 2024[1] pour porter vers à plus de 7% la performance annualisée sur trois ans[2]. Avec des encours qui dépassent désormais la barre des 100 millions d’euros, Echiquier Space a récemment décroché trois étoiles chez Morningstar.
Objectif Lune
Christophe Pouchoy (cogestionnaire du fonds) souligne que de nombreuses innovations ont été produites sur le secteur, au cours de l’année, avec notamment la récupération du premier étage du Starship de SpaceX sur son pas de lancement. « Il s’agit d’une étape majeure pour le principal programme américain visant un retour sur la Lune voire l’exploration de Mars. Un autre événement majeur a été réalisé par Intuitive Machines, qui a effectué le premier alunissage privé sur la Lune en février dernier ».
Le premier objectif de ces initiatives est de parvenir à renvoyer des astronautes sur la Lune. « En 2019, Donald Trump avait accéléré le programme Artemis dont l’objectif est de renvoyer des hommes sur la Lune au cours des prochaines années. Dans cette perspective, il avait ordonné à la NASA d’augmenter ses financements, notamment en faveur du programme CLPS[3] qui vise à envoyer les équipements nécessaires en amont de l’arrivée des astronautes ».
L’espace reste un segment pourvoyeur de nombreuses innovations, que ce soit dans la communication par satellite, dans l’observation de la Terre, ou par le biais de diverses initiatives militaires comme la Space Force (la quatrième branche de l’armée aux Etats-Unis). Si SpaceX reste une compagnie privée dans laquelle il est actuellement impossible d’investir, des compagnies privées ont obtenu d’importants contrats avec la NASA dans le cadre de ces différents programmes. « Les pouvoirs publics se sont aperçus qu’il était plus intéressant de faire appel à des sociétés privées pour parvenir à faire baisser les coûts, et à mieux tenir les délais ».
Essor privé
Christophe Pouchoy souligne que les perspectives de croissance du marché spatial restent fortes, de l’ordre de 9 à 10% par an pour les prochaines années[4], avec des segments appelés à progresser plus rapidement que d’autres. « À mesure que cet écosystème gagne en maturité, nous constatons une amélioration progressive de la profitabilité, avec davantage d’opportunités d’investissement pour les investisseurs, notamment dans le domaine des applications commerciales liées au spatial ».
Echiquier Espace reste un fonds essentiellement exposé sur le marché américain, car la privatisation du secteur spatial a surtout concerné les Etats-Unis durant les dernières années. Christophe Pouchoy souligne que la gamme d’opportunités est particulièrement vaste, notamment les sociétés impliquées dans la fabrication des fusées et des satellites (composants, semi-conducteurs, logiciels de création, etc), celles qui opèrent des constellations de satellites de télécommunication ou d’observation de la Terre, celles qui envisagent de réaliser des productions industrielles ou médicales en microgravité, la gestion des débris orbitaux ou (à terme) l’exploitation minière de satellites ou de la Lune.
Diversité des acteurs
« Nous détenons déjà quelques sociétés purement exposées aux perspectives du spatial. L’une des plus connues est Rocket Lab, en quelque sorte le petit frère de SpaceX, spécialisée dans le lancement de petites fusées et de satellites et détenant une position de marché très importante pour les petites charges utiles (300 kilos) envoyées en orbite basse. Le groupe est en train de développer une fusée plus grosse, Neutron, qui devrait permettre au groupe d’atteindre de nouveaux marchés ».
A côté de ces acteurs purs, Echiquier Space est investi dans des groupes pour lesquels l’activité aérospatiale est intégrée à d’autres activités, comme par exemple Amazon pour sa constellation de satellites, BAE Systems pour son implication dans les activités liées à la défense spatiale, ou Airbus pour le programme Ariane. « S’il est aujourd’hui assez difficile d’évaluer le poids boursier du secteur spatial, ce poids augmente rapidement ».
Le portefeuille est également investi sur des groupes comme NVidia ou TSMC. « Nvidia travaille par exemple sur des processeurs de nouvelle génération qui seront en mesure de traiter une grande partie de l’analyse de données dans l’espace, pour ne transmettre vers la Terre que les résultats des analyses. Ceci permettra de réduire fortement le trafic de données et libérera ainsi de la bande passante pour d’autres applications. TSMC produit pour sa part les puces qui sont intégrées dans les fusées et les satellites ».
Facteurs de soutien
L’élection de Donald Trump à la présidence américaine devrait constituer un nouveau coup d’accélérateur pour le secteur spatial, notamment avec Elon Musk (SpaceX) à ses côtés. « La première présidence avait été assez favorable au secteur spatial. Nous attendons une nouvelle inflexion positive dans les dépenses budgétaires liées à l’espace et à la défense aux États-Unis. Il s’agira d’un catalyseur potentiel fort pour la croissance du secteur ».
Christophe Pouchoy anticipe également l’impact positif de la baisse des taux pour les conditions de financement du secteur spatial américain, « ce qui constituerait un autre catalyseur favorable pour un écosystème qui n’a pas encore atteint un stade de maturité complet ».
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[1] Echiquier Space part B, donnée au 12.12.2024 vs 27,8 pour son indice le MSCI ACWI NET RETURN EUR
[2] Echiquier Space part B, donnée au 12.12.2024 vs 9,7 pour son indice le MSCI ACWI NET RETURN EUR sur 3 ans, 73,3 pour le fonds vs 29,1 pour son indice sur 1 an et 8,5 pour le fonds vs 12,3 pour son indice depuis création.
[3] Commercial Lunar Payload Services
[4] McKinsey & Company, Space : The $1.8 Trillion Opportunity for Global Economic Growth, Insight report Avril 2024