Pas d’enthousiasme particulier du côté de la Bourse de Paris après la baisse des taux de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui était parfaitement en ligne avec les attentes (-25 points de base). Le marché monétaire prévoit que le taux neutre pourrait être compris entre 1,50-1,75% contre 3,0% actuellement, ce qui induit une baisse des taux de 150 points de base d’ici mi-2025. C’est certainement optimiste. Nous doutons que la BCE soit en mesure de baisser autant les taux. La baisse de 25 points de base annoncée hier avait déjà été répercutée préventivement sur le marché interbancaire par les opérateurs, et notamment sur les prêts aux ménages et aux entreprises. Il ne faut donc pas s’attendre à une amélioration économique liée à ce nouvel assouplissement. Tout a déjà été « pricé »par le marché depuis plusieurs mois.
De l’autre côté de l’Atlantique, l’hypothèse peu probable d’une pause de la part de la Réserve Fédérale américaine (Fed) s’éloigne après les chiffres des revendications hebdomadaires au chômage publiés hier. Selon le marché monétaire, la probabilité que la Fed baisse ses taux de 25 points de base mercredi prochain est de 97%. Les opérateurs anticipent trois baisses additionnelles de 25 points de base en 2025. C’est cohérent avec notre scénario.
Le différentiel de taux entre les deux bords de l’Atlantique devrait, a priori, être favorable à la zone euro, et potentiellement au marché des actions qui est sous valorisé de ce côté-ci. Mais d’autres paramètres sont à prendre en compte, en particulier l’hégémonie américaine sur le thème de l’IA. A ce stade, il paraît toujours plus probable que le marché des actions américain surperforme le marché des actions français en 2025.
Commentaire bourse – Christopher Dembik de Pictet AM – 18 décembre