L’année 2025 s’annonce sous le signe de la continuité de la dynamique positive des investissements à risque, notamment sur le marché des actions. Historiquement, les premiers mois de l’année sont souvent favorables aux marchés financiers. Les données économiques récentes, en particulier celles en provenance des États-Unis, restent encourageantes et soutiennent les ventes ainsi que les bénéfices des entreprises, souligne Greg Hirt, Global CIO Multi-Asset chez Allianz Global Investors. Ce dernier se montre particulièrement optimiste quant à la performance des actions américaines.
Des conditions de marché favorables
« Nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale (Fed) continue de réduire ses taux d’intérêt, du moins pour le moment. Cela soutiendra la liquidité des marchés financiers », explique Greg Hirt. Les promesses de l’administration Trump de réduire l’impôt sur les sociétés et de faciliter la déréglementation sont également perçues comme des signaux positifs pour les marchés. Ces mesures pourraient, selon lui, stimuler les marges des entreprises, un phénomène similaire à ce qui s’est produit après 2016. « Si ces initiatives permettent de stabiliser les marchés boursiers, les investisseurs pourraient être incités à renforcer leurs positions », ajoute-t-il.
Dans cet environnement porteur, Greg Hirt identifie plusieurs segments d’opportunités au sein des actions américaines :
- Les petites capitalisations : Elles présentent des valorisations attractives et devraient continuer à bénéficier des soutiens fiscaux et de la croissance économique américaine.
- Le secteur technologique : Malgré des valorisations parfois élevées, le secteur continue de surperformer. La baisse des prix de l’énergie et la réduction des risques de mesures antitrust sous l’administration Trump jouent également en sa faveur.
- Les banques américaines : Elles sont bien positionnées pour tirer parti d’une déréglementation rapide et de conditions de marché plus souples.
Des perspectives plus mitigées pour l’Europe
Greg Hirt estime que la croissance économique américaine, plus forte que celle de l’Europe, est l’une des principales raisons pour lesquelles les actions américaines devraient surperformer celles de la zone euro. Cependant, il invite à ne pas confondre la performance des marchés d’actions avec celle de l’économie sous-jacente. Par exemple, de nombreuses entreprises de l’Euro Stoxx 50 réalisent une part significative de leur chiffre d’affaires aux États-Unis et pourraient ainsi bénéficier de la résilience de l’économie américaine.
Cependant, il reconnaît que les marchés européens présentent des valorisations intéressantes. Mais l’Europe reste à la traîne par rapport aux États-Unis et à la Chine dans les secteurs technologiques et de l’intelligence artificielle. De plus, des facteurs structurels, tels que la rigidité de la législation du travail, continuent de peser sur les entreprises européennes.
Les obligations : un contexte favorable mais des arbitrages à prévoir
Sur le marché obligataire, les obligations à haut rendement (high yield) devraient profiter du contexte économique favorable. Cependant, dans les portefeuilles multi-actifs, Greg Hirt privilégie les actions aux obligations à haut rendement américaines. « Les investisseurs particuliers ont tendance à se tourner vers des actifs plus liquides à la fin d’un cycle constructif », précise-t-il.
En Europe, le défi est plus complexe. Bien que l’inflation soit en baisse, l’Union européenne devra gérer plusieurs échéances politiques importantes, notamment les élections en Allemagne et le risque de poursuite de l’instabilité politique en France. Pour 2025, un point de vigilance clé sera la réaction de la Fed à une éventuelle reflation de l’économie américaine, alimentée par la politique fiscale de la nouvelle administration, et ses répercussions sur les marchés financiers.
Les matières premières sous l’influence des tensions géopolitiques
Les matières premières, généralement soutenues par une politique budgétaire expansive et une baisse des taux d’intérêt, pourraient cette fois connaître une trajectoire différente.
L’administration Trump entend relancer l’exploration pétrolière et gazière, ce qui pourrait accroître l’offre sur les marchés mondiaux. De plus, un éventuel accord de paix entre la Russie et l’Ukraine pourrait accentuer la pression sur les prix du pétrole et du gaz. Greg Hirt anticipe une baisse des prix du baril, qui pourraient osciller entre 50 et 70 dollars, contre 70 à 90 dollars actuellement. Toutefois, un regain des tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, pourrait provoquer des hausses ponctuelles des prix à court terme.
Les grands enjeux pour les investisseurs en 2025
Pour Greg Hirt, l’un des principaux risques au premier semestre 2025 sera l’impact des hausses des droits de douane américains et des potentielles mesures de rétorsion. Mais, au fil de l’année, l’attention des marchés se portera davantage sur l’effet des mesures budgétaires de l’administration américaine et sur le durcissement des restrictions migratoires.
Ces deux facteurs pourraient influencer les rendements obligataires et l’inflation, créant un défi de taille pour les marchés d’actions. Greg Hirt conclut : « Les investisseurs devront rester vigilants face à l’évolution de la politique économique américaine, car elle jouera un rôle central dans les tendances des marchés financiers mondiaux en 2025. »