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Laurent Denize, Co directeur des investissements ODDO BHF AM.

« Pas la peine d’aller chercher uniquement aux Etats-Unis ou en Asie pour trouver des pépites vertes, il y en a de nombreuses en Europe ! … et le timing est parfait : GO for Green »

Depuis le pic atteint en janvier 2021, la performance des fonds durables et des investissements liés à la transition écologique a déçu. Pourtant, les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris n’ont pas diminué, loin de là. Les besoins en capital sont estimés à 5.000 milliards de dollars par an dans un scénario à 1,5°C, soit une multiplication par trois des investissements réalisés en 2023. Ce contexte démontre la nécessité d’un soutien accru aux initiatives décarbonées afin d’atteindre les ambitions climatiques globales et stimuler une croissance responsable. Notre propos n’est pas ici d’envisager l’investissement « vert » comme une contrainte, mais plutôt comme une opportunité. Ainsi, avec des valorisations beaucoup plus attractives et des sociétés plus matures, revisiter le thème fait du sens. Tentons de vous donner des pistes d’investissement pour les prochaines années, et d’identifier les secteurs à même de bénéficier de cette thématique de croissance séculaire.

L’électrification « propre » au cœur du rebond vert

Aujourd’hui, environ 70% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la production et de la consommation d’énergie. L’électrification « propre » est donc au ​ ​ cœur de la décarbonation de l’économie et repose sur 3 piliers :

1. L’accroissement de la part des énergies renouvelables dans la génération d’électricité ​ : autour de 30% aujourd’hui, la part des renouvelables devrait représenter entre 38% (avec les politiques de déploiement actuelles) et 57% (pour suivre une ​ ​ trajectoire < 2°C) du mix énergétique en 2030. Le développement le ​ plus rapide ​ concerne le solaire (baisse des coûts de production, facilité de déploiement) avec une croissance estimée de 18% à 24% par an d’ici 2030. A titre de comparaison, la (dé)croissance attendue sur les énergies fossiles dans la génération d’électricité devrait s’établir entre -5% et -6% par an d’ici 2030.

2. Le développement des infrastructures réseaux : après plusieurs décennies de sous-investissement dans les réseaux électriques, l’accélération de l’électrification entraine une forte hausse des capex liée aux infrastructures de transmission et de distribution électrique. Avec un âge moyen des infrastructures autour de 30 ans en Amérique du Nord et en Europe, environ 400 Md$ d’investissements annuels sont nécessaires, répartis entre le remplacement des actifs les plus obsolètes (19%), la mise à niveau d’actifs existants (40%), et le développement de nouvelles infrastructures (41%).

3. L’électrification des usages : La forte hausse de la demande en électricité nécessite ​ de ​ recourir ​ à des ​ sources ​ propres. L’essentiel de la demande d’électricité provient ​ ​ aujourd’hui des bâtiments (30%), de l’industrie (30%), et des transports (27%). Le ​ développement rapide des datacenters (enjeu clé d’un sourcing énergétique vert de l’Intelligence Artificielle) devrait dynamiser encore davantage la demande d’électricité dans les années à venir.

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