L’adage dit qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. C’est une leçon incontournable dans la gestion d’un portefeuille. Pourquoi faut-il diversifier ses placements ? Si l’on trouve la poule aux œufs d’or, pourquoi ne pas tout investir sur elle ? Parce que la poule peut mourir ! L’histoire, en général, et les récents événements sur les marchés nous ont montré que des gagnants d’hier peuvent devenir des perdants de demain.
Avantages
La diversification offre alors plusieurs avantages. Elle permet de diminuer les risques de baisse en portefeuille. Si certains actifs baissent, d’autre peuvent rester stables ou même voir leur valeur augmenter. La diversification permet de diminuer les risques et aussi d’améliorer le rendement à long terme. En assurant le lissage des baisses et des hausses, la diversification est la meilleure assurance contre les risques dans les placements. La diversification réduit la volatilité d’un portefeuille. Elle permet également d’en améliorer la liquidité. Avoir en portefeuille des actifs liquides et moins liquides peut assurer de sortir à tout moment en cas de nécessité. La diversification est donc un outil pour obtenir des rendements pondérés aux risques.
Comment ?
Il existe plusieurs façons de diversifier son portefeuille. Il est important de veiller à intégrer au sein de ses avoirs des placements qui ne sont pas corrélés.
Voici une liste non-exhaustive qui reprend les différents facteurs qui peuvent assurer une diversification dans les placements.
- Les types de gestion. Il est bon de ne pas concentrer son portefeuille dans un seul type de gestion. Combiner plusieurs gestionnaires au sein du portefeuille est une bonne source de diversification. Cette diversification peut se faire en choisissant des fonds de maisons de gestion ayant des styles différents. De même, pondérer ses avoirs entre gestion passive et gestion active est une bonne façon de diversifier les styles de gestion.
- Les actifs. Il ne faut pas concentrer tous ses avoirs sur un seul type d’actifs, comme les obligations ou les liquidités, par exemple. On peut pondérer les classes d’actifs différemment en portefeuille de façon à pouvoir bénéficier des hausses de marché et amortir les baisses. On peut garder un volant de liquidités pour les besoins à plus court terme ou en attente d’opportunités d’investissement.
- Les secteurs. Au sein de chaque classe d’actifs (actions, obligations,…), il faut veiller à ne pas avoir de trop fortes concentrations sur certains secteurs. Attention aussi aux corrélations des secteurs entre eux. La baisse des produits pétroliers, par exemple, peut engendrer des hausses ou baisses de cours dans d’autres secteurs.
- La diversification géographique. Les investisseurs ont souvent tendance à avoir un biais national ou domestique. Ils aiment investir dans ce qu’ils connaissent. Or, les Etats-Unis sont la plus grande économie au monde. La Chine prend une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale. Il faut donc investir au niveau européen et mondial sans oublier les économies émergentes et le Japon, par exemple.
- Les devises. Il est conseillé d’investir plutôt dans la monnaie dans laquelle on consomme. On peut cependant être diversifié aussi dans certaines autres devises comme, par exemple, le dollar, le yen ou le franc suisse.
- Les valeurs cycliques ou défensives. Au sein de l’univers des actions, on peut aussi varier ses investissements entre les valeurs qui sont plus ou moins sensibles à l’évolution de la croissance de l’économie.
- Value ou growth. Certaines entreprises sont attrayantes pour leur valorisation, d’autres en raison de leur croissance actuelle et potentielle. Parfois, le cycle économique favorise une ou l’autre de ces entreprises. Il est bon d’avoir ces deux types de valeurs en portefeuille pour équilibrer les risques.
- Small et large caps. La taille des entreprises est aussi un facteur de diversification. Les grandes entreprises sont a priori moins risquées. Les plus petites capitalisations offrent, souvent mais pas toujours, un meilleur rendement.
- Dans les obligations aussi ! L’univers des obligations offre aussi une palette de possibilités en matière de diversification. Obligations gouvernementales, obligations d’entreprises, Investments Grade, High Yield, obligations vertes, covered bonds,… Il y a beaucoup de possibilités de varier ses investissements obligataires.
- Les placements alternatifs. Au-delà des classes d’actifs traditionnelles ou des secteurs, on peut aussi investir en se diversifiant dans l’immobilier papier (SIR). L’or, les infrastructures, le private equity sont aussi des façons d’envisager la diversification.
- Les investissements durables. Les placements ESG offrent de nombreux atouts dans les portefeuilles. Les entreprises qui répondent à ces critères anticipent les exigences et réglementations futures. Elles préservent aussi leur image et leur réputation. Ces placements ont leur place dans les portefeuilles dans le cadre d’une diversification.
Une analyse du portefeuille permet alors de voir s’il n’est pas trop concentré sur un segment ou une classe d’actifs. Une analyse qui vaut certainement le détour !