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Le mois d’octobre devrait être supporté par les résultats pour le troisième trimestre, avec des banques centrales qui vont continuer de supporter les marchés financiers.

Après une interruption de deux mois durant les mois d’été, La Financière de l’Échiquier a récemment organisé son webinaire de rentrée Au Cœur Des Marchés à la fin du mois de septembre. Comme d’habitude, Pierre Puybasset (Porte-Parole de la gestion) et David Kruk (Responsable du trading desk) ont passé en revue l’actualité économique et financière des trois derniers mois.

Un été agité

« Le début du mois d’août m’a choqué, avec des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis qui ont révélé une forte hausse de taux de chômage », se rappelle David Kruk. « Ceci a provoqué un cataclysme sur les marchés, quand les investisseurs ont commencé à envisager que l’économie américaine risquait de décélérer plus vite qu’anticipé ». Dans ce contexte, les taux obligataires se sont détendus très rapidement lorsque les marchés ont commencé à anticiper des baisses de taux très importantes.

« Nous avons ensuite eu un second cataclysme avec la hausse des taux au Japon, qui a provoqué une forte remontée du yen ». Ce mouvement a été d’autant plus important que de nombreux fonds étaient positionnés à la baisse sur la devise japonaise dans un environnement de faible liquidité sur les marchés. Dans ce contexte, les marchés ont pris peur et les investisseurs se sont rués sur les valeurs défensives qui offraient une meilleure capacité de résistance par rapport à l’environnement macroéconomique ».

Reprise d’espoir

Durant la deuxième moitié du mois d’août, les données économiques ont toutefois tempéré cette analyse, notamment sur les ventes de détail ou sur les demandes hebdomadaires d’inscription au chômage, avec le retour du scénario de croissance moyenne et d’inflation sous contrôle. « Nous avons aussi eu de bons chiffres d’inflation, en ligne avec la trajectoire fixée par la Réserve Fédérale. Ceci a ouvert la voie à la première baisse du taux directeur en septembre, et à un regain d’espoir sur les marchés boursiers ».

« Le message de la Fed a été particulièrement important, avec une baisse de taux de 0,5% et une prise en compte que Jerome Powell avait pris désormais le parti d’aider le marché ». En outre, la saisonnalité historiquement négative de la deuxième du mois de septembre ne s’est pas concrétisée avec un indice S&P500 qui a renoué avec ses records. « Cette performance a été d’autant plus surprenante que les flux liés au rachat d’actions avaient disparu et ne devraient revenir qu’à partir de la mi-octobre », souligne encore David Kruk.

Incertitude électorale

Il souligne également qu’à l’heure actuelle, le marché a intégré un scénario de huit baisses de taux pour les prochains mois, « difficilement conciliable avec une croissance économique qui devrait bien tenir ces prochaines années (2,5% en 2024, 2,2% en 2025, 1,9% en 2026). Cela signifie que le marché n’est pas encore vraiment sûr de la finalité de la croissance économique américaine et qu’il se place en position d’attente ».

Le prochain mois va être dominé par l’élection présidentielle américaine. « L’ensemble des courtiers semble être d’accord pour considérer que la bourse américaine devrait réagir favorablement à l’élection, quel que soit le candidat élu en novembre ». Pour le mois d’octobre, David Kruk met également en avant un élément de saisonnalité susceptible de supporter les marchés. « Parmi les 61 hausses de plus de 10% sur l’indice S&P500, près d’un tiers a démarré durant le mois d’octobre ».

Toujours l’IA

Au niveau de technologie, les chiffres de NVidia n’ont pas constitué une déception, et les chiffres d’autres sociétés comme Micron sont également sortis dans le bon sens. « Le moteur technologique n’est clairement pas mort, mais nous avons vu un élargissement de la performance au-delà des Magnificent Seven.

L’autre thématique qui a fortement changé sont les mesures de relance annoncées récemment par les autorités chinoises. « Je ne sais pas si c’est le moment de revenir sur la bourse chinoise, mais c’est en revanche, selon nous, celui des valeurs européennes exposées sur les dépenses de consommation en Chine, par exemple du secteur du luxe ».

Enfin, Pierre Puybasset souligne de nouveau l’attrait des petites et moyennes capitalisations, dont la valorisation continue d’afficher une décote importante par rapport aux grandes capitalisations. « La valorisation qui est à présent sur une décote très significative par rapport aux niveaux historiques. Le redémarrage des fusions & acquisitions va constituer un facteur déterminant pour le redressement de cette classe d’actifs ».

Positif

Du côté des grands courtiers anglosaxons, les annonces sont également devenues plus positives, avec une épargne importante dans les fonds monétaires qui va progressivement revenir vers des classes d’actifs traditionnelles. « Ils expriment toutefois quelques craintes sur la prochaine saison des résultats trimestriels. En dépit de la baisse des taux, le marché anticipe une progression des bénéfices par action de l’ordre de 5% durant le troisième trimestre, avec également une croissance des BPA attendue autour de 15% en 2025. Nous pourrions donc avoir des surprises négatives durant les prochaines semaines ».

« Je reste optimiste, avec des parutions de résultats trimestriels qui vont à nouveau servir de catalyseurs pour la performance des grands indices boursiers. Et le soutien des banques centrales constitue désormais un argument supplémentaire pour rester investi sur les marchés boursiers. Il faudra selon nous profiter des éventuelles périodes de volatilité pour revenir sur les marchés ».

Frédéric Lejoint

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