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Le moment du «Quoi qu’il en coûte» de Xi?

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

REVUE HEBDOMADAIRE

Les actions chinoises ont connu leur meilleure semaine depuis 2008 après l’annonce d’un plan de relance d’envergure, les autorités indiquant que d’autres mesures étaient à l’étude. Ces bonnes nouvelles en provenance de Chine ont dopé l’indice MSCI EMi, qui a bondi de 6,2% (en dollars). De son côté, l’indice S&P 500ii ​ a enregistré un gain hebdomadaire limité à 0,64%, l’impact de l’assouplissement monétaire entamé par la Fed semblant s’estomper. La ​ publication d’un indicateur d’inflation (PCE) rassurant a entraîné une nouvelle pentification de la courbe des taux. Les pressions accrues exercées sur la BCE pour qu’elle assouplisse sa politique le mois prochain ont entraîné un rallye des emprunts d’Etat de la zone euro, tandis que les marchés, apprenant que la dette publique française avait atteint 112%du PIB, propulsaient le rendement des obligations françaises à cinq ans au-delà de ses équivalents grecs et espagnols. Sur le marché des changes, la livre s’est renforcée par rapport au dollar et à l’euro, la Banque d’Angleterre privilégiant la prudence en matière de baisse des taux. Parmi les matières premières, le cuivre s’est redressé dans le sillage du plan de relance chinois, mais ​ le pétrole a chuté après l’annonce d’une production en hausse de l’Arabie saoudite.

GÉOPOLITIQUE

La frappe israélienne sur le quartier général du Hezbollah, qui a tué son chef, devrait avoir de profondes répercussions sur la stabilité du Moyen-Orient. Nous surpondérons l’or.

INDICATEURS CLÉS

En données provisoires, l’indice composite des directeurs d’achat (PMI) de S&P Global pour la zone euro a reculé à 48,9 en septembre contre 51,0 en août, suggérant une contraction de l’activité. Si le secteur manufacturier s’est montré particulièrement fragile (44,8), le PMI des services a également chuté (50,5).

Dans le même temps, le PMI composite provisoire du S&P Global pour les Etats-Unis s’est établi à 54,4, en léger recul par rapport aux 54,6 du mois d’août, le climat des affaires s’avérant très positif dans les services. L’estimation finale de la croissance du PIB au deuxième trimestre est restée inchangée à 3,0% en rythme annuel, tandis que l’indice des dépenses de consommation des ménages (l’indicateur d’inflation privilégié par la Fed) chutait à 2,2% en rythme annuel en août, contre 2,5% en juillet.

Au Japon, les prix à la consommation hors produits frais ont augmenté de 2,2% en rythme annuel dans la région de Tokyo en septembre, contre 2,6% en août.

ANALYSE DES MARCHÉS

Le plan de relance exceptionnel adopté par la Chine, incluant les prévisions de la banque centrale pour la première fois, favorise les actions à court terme, mais d’autres mesures seront nécessaires pour stabiliser le secteur immobilier et restaurer la confiance des consommateurs.

Aux Etats-Unis, les chiffres de l’emploi seront déterminants cette semaine, dans un contexte où la Fed se montre très attentive au marché du travail. Seule une hausse de l’emploi dans le secteur privé permettrait aux marchés d’envisager résolument un atterrissage en douceur. La Fed devrait ainsi abaisser ses taux de 50 pb en novembre, puis à nouveau de 25 pb en décembre Mais une grève dans les ports américains cette semaine serait dévastatrice.

Alors que les entreprises commencent à publier leurs résultats, un fabricant de puces américain a annoncé des prévisions optimistes tandis qu’une chaîne de magasins de mode voyait ses objectifs menacés, ce qui confirme notre thème consistant à cibler les producteurs plutôt que les consommateurs. En outre, notre thème 2024 des fusions et acquisitions a été renforcé par des rumeurs évoquant le retrait de la cote d’un grand groupe horloger.

Au plan politique, la menace de Donald Trump de pénaliser un fabricant américain de matériel agricole s’il n’abandonne pas son projet de délocaliser une partie de sa production au Mexique montre sa volonté d’utiliser les droits de douane comme une arme. Au Japon, le nouveau chef du PLD s’est déclaré favorable à un «OTAN asiatique» et à un yen plus fort. Adieu les Abenomics!

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