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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser, Pictet Asset Management.

Il y a comme un petit air de panique sur les marchés financiers. Les valeurs du luxe craquent de partout. LVMH et Hermès sont à la traîne en bourse. Mais c’est également le cas des vins rares. L’indice Live-ex Fine Wine 50, qui regroupe l’évolution des prix pour les vins de quelques grandes maisons comme Margaux, Haut Brion et Mouton Rothschild, s’est effondré sous son niveau de mars 2020 sur le London International Vintners Exchange. Quasiment aucun secteur ne semble échapper aux remous boursiers de cette rentrée.

Prenons un peu de recul. Le mois de septembre est toujours compliqué en bourse. C’est le mois boursier avec statistiquement plus de chances de baisser que de monter. Ce mois-ci ne déroge pas à la règle. Heureusement, le mois d’octobre pourrait réserver une bonne surprise. Depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 61 rallyes boursiers avec une hausse des cours supérieure à 10%. À 19 reprises, cela s’est produit en octobre. La sous-performance des valeurs cycliques et la surperformance des valeurs défensives est donc peut-être temporaire. C’est en grande partie liée à l’incertitude entourant la politique monétaire américaine qui devrait être levée dès cette semaine et à des craintes exagérées concernant l’éventualité d’une récession.

Au-delà de la saisonnalité, qui n’est pas une science exacte, il y a un facteur structurel bien plus important qui pourrait favoriser un retour de la hausse. La baisse des taux va se traduire par une rotation du money market vers les actions. Selon les chiffres de Bloomberg, il y a 6300 milliards de dollars dans les fonds de money market répartis ainsi : 2500 milliards du côté du retail et 3700 milliards du côté des institutionnels. Tout ne va pas se déverser sur les actions. C’est certain. Une grande partie des capitaux des institutionnels va rester sur le money market. Mais du côté du retail, il est probable qu’une grande partie va être redirigée vers les actions. C’est la bonne nouvelle de cette rentrée.

Perspectives

Enfin ! La Fed va amorcer son cycle d’assouplissement monétaire ce mercredi. Mais tout le monde n’est pas d’accord sur l’ampleur de la première baisse des taux. D’un côté, il y a les pessimistes qui voient l’économie américaine au bord de la récession et plaident en faveur d’une baisse de 50 points de base. De l’autre, il y a les réalistes, dont nous faisons partie, qui considèrent que l’économie américaine se porte bien. Une diminution de 50 points de base serait surprenante. Sur les 40 dernières années, hors réunion d’urgence (comme pendant la Covid), la Fed n’a opté qu’à une seule reprise pour une baisse d’une telle ampleur. Au regard des indicateurs à haute fréquence, qui montrent une vraie résilience de la consommation, on voit mal ce qui légitimerait un tel choix qui, en outre, enverrait le signal au marché que la banque centrale panique. Nous pensons que la Fed va plutôt opter pour la sagesse…et diminuer son taux directeur de 25 points de base, comme la BCE la semaine dernière.

Statistiquement, quel secteur en bourse bénéficie le plus d’une première baisse des taux ? Le secteur de la consommation discrétionnaire…auquel appartiennent notamment Tesla et Amazon… !

À noter à partir du 23 septembre l’entrée de Palantir, Dell et Erie Indemnity (assurance) dans le S&P 500.

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